Vous lisez l’Encrier — le média qui analyse les stratégies des meilleures newsletters pour vous aider à développer la vôtre. Un lundi sur deux (with love). ❤️
Il y a un domaine dans lequel j’excelle (en toute modestie), c’est la vaisselle.
Aucune pille d’assiettes sales n’est assez haute pour m’effrayer. Pourtant, plonger 30 min les mains dans un évier me semble toujours interminable. Alors j’essaye d’écouter des podcasts.
Problème, j’ai une incapacité folle à faire deux choses en même temps, et je passe généralement à côté de beaucoup de podcasts que j’écoute.
Il n’y en a qu’un seul pour lequel je prends toujours le temps de ne rien faire d’autre : c’est Mediarama.
Dans les grandes lignes, Mediarama, c’est un média qui “plonge au cœur de la galaxie média en explorant les innovations et dernières tendances du secteur. Il part à la rencontre des principaux acteurs, pour décortiquer avec eux les modèles de demain.”
Quand on évolue dans l’univers des médias, c’est un incontournable absolu.
Quel bonheur quand, en septembre 2022, deux ans après le premier épisode de leur podcast, Mediarama lance (enfin) sa newsletter.
Avec du recul, je me dis que cette diversification n’a pas dû être une décision prise à la légère : l’appréhension de développer un nouveau format avec d’autres codes, la peur de perdre son audience, de diluer l’image forte déjà créée par le podcast.
Pourtant, aujourd’hui, la newsletter de Mediarama est une réussite totale. Virage rondement négocié donc.
Ma grande question : “Comment réussir la diversification de ses formats, sans prendre le risque de se répéter ou de taper à côté ?”
Ce sera tout le sujet de ce 26ᵉ numéro de l’Encrier. 😉
Bonne lecture,
Mathis.
Zoom sur une newsletter qui vaut le détour et ce qu’on peut en retirer.
1. Une vision, une seule
Si le virage de la newsletter a été négocié avec brio, ce n’est pas seulement parce que Mediarama avait une forte communauté et qu’une partie les a suivis. C’est, plutôt parce que les équipes du média avaient une vision solide, et qu’ils l’ont tenue pour faire le pont entre ces deux formats.
Ce fil rouge, c’est l’exploration de l’univers média pour donner des clés de réflexion et de compréhension aux professionnels du secteurs.
Pour suivre ce fil, il y avait une infinité d’options possibles. La première qu’a choisi le média, c’est d’aller rencontrer, chaque semaine, “les entrepreneurs, experts et têtes penseuses” qui font ce secteur. Le tout au format podcast, et au micro de François Defossez.
Le choix de ce premier produit digital est tout sauf anodin. L’univers des médias est un univers opaque. Comprendre la vision des autres, les coulisses derrière un lancement, les erreurs et apprentissages commis par d’autres médias est une mine d’or pour tous les acteurs du métier.
Et puis, par définition, chaque discussion est unique. Alors chaque épisode de podcast devient une ressource introuvable ailleurs. C’est cette unicité, associée à la qualité du choix des invités, qui a fait de Mediarama, un incontournable.
Je me suis d’ailleurs souvent inspiré des épisodes de leur podcast pour faire mes recherches et construire quelques éditions de l’Encrier. Les interviews de certains rédacteurs en chef m’ont donné des informations précieuses que je n’aurais jamais pu trouver ailleurs.
Mais alors si le podcast marche du tonnerre, pourquoi avoir lancé une newsletter ?
2. Diversifier sans (se) répéter
Si on écoute trop longtemps les gourous du marketing et leurs personaes détaillés, on pourrait vite croire que les abonnés n’ont qu’un seul et unique besoin — et qu’il suffit “juste” d’y répondre.
Pas de bol, la création de contenu n’est pas un monde binaire.
Avec cette diversification, on comprend que Mediarama est dans une démarche de création de valeur pour son audience initiale, plutôt que de multiplication de sa présence en ligne.
Les équipes ont compris que leurs “abonnés cibles” avaient plusieurs besoins :
S’inspirer des meilleures pratiques des professionnels du secteur.
Comprendre les nouvelles tendances médias et repartir avec des outils actionnables.
Elles ont donc décidé de créer un produit éditorial pour répondre à chacun de ces besoins. Quand le podcast répond au premier avec l’angle des interviews exclusives, la newsletter répond au second avec l’angle de la veille, du tri d’informations et de conseils applicables.
Face à ce double besoin, l’erreur de Mediarama aurait pu être de :
Créer un média fourre tout — en rajoutant des conseils et de la veille en plus des interviews sur leur podcast. Les auditeurs auraient été perdus.
Cannibaliser leurs produits éditoriaux — en répondant au même besoin, sur deux formats différents. Avec des copiés collés mal déguisés.
Il faut bien comprendre qu’un consommateur de contenu s’abonne et suit un média parce qu’on lui a vendu une promesse. Deux produits éditoriaux peuvent donc se compléter si les promesses ne se marchent pas dessus. La newsletter est donc venue compléter le podcast sans pour autant le concurrencer. On peut sans problème être clients des deux formats.
Une règle subsiste quand on parle de diversification :
→ Un besoin = un produit éditorial = une promesse
L’intelligence de Mediarama a été de rester fidèle à sa vision d’origine sans mélanger ses pinceaux. Mais aussi d’avoir eu le courage de proposer quelque chose de neuf pour son audience, quitte à travailler deux fois plus.
Les manettes ont d’ailleurs elles aussi changé de main pour bien distinguer les deux projets. C’est Cyrille Franck, éternel convaincu du format newsletter, qui la dirige celle-ci d’une main de maître.
3. Aller (encore) plus loin
Si on continue d’aller chercher la diversification de Mediarama, toujours en suivant leur vision d’aider les pros du secteur, on peut imaginer :
La création de docu-séries thématiques pour aller à la rencontre de celles et ceux qui font l’avenir des médias, sur le terrain cette fois-ci. À la manière des Work In Progress de
sur le futur du travail, Mediarama pourrait s’immiscer au cœur du quotidien des pros du secteurs. On resterait dans cette mission d’explorer la galaxy média, le tout en faisant intervenir plusieurs experts différents sur une thématique commune. Par exemple : l’essor des intelligences artificielles sur l’avenir des médias, les leviers de créativité, le concept d’innovations, la véracité de l’informations dans un monde de fake news etc.
Cela permettrait de confronter plusieurs visions sur un même sujet, et permettre à tous les professionnels d’accéder à un large panel d’idées. Et donc offrir à chacun la possibilité de mieux comprendre son propre positionnement.
Mais bon, cela reste un projet bonus. Mediarama propose déjà du contenu de grande qualité par ses deux formats. Si vous ne les lisez/écoutez pas encore, je vous recommande vivement d’aller jeter un œil curieux à leur travail. D’utilité médiatique.
💡 Que faut-il retenir de la diversification réussie de Mediarama ?
Avoir une vision forte comme un fil rouge à suivre pour ne pas s’éparpiller.
Rester à l’écoute de son audience pour identifier ses nouveaux besoins émergents.
Créer un produit éditorial spécifique pour répondre à chaque besoin.
Accepter de ne pas être sur tous les fronts pour affirmer son positionnement. Vous ne pouvez pas tout traiter.
💌 Saviez-vous que vous pouvez aussi :
Prendre une 1h avec moi pour débloquer une situation liée à votre newsletter.
Rendre visible vos projets auprès d’une audience nichée en sponsorisant l’Encrier.
Demander un audit personnalisé pour votre newsletter de marque (en répondant à ce mail).
De l’inspiration à la louche — les trucs cools récemment publiés sur la toile.
1️⃣ La Chute de Lapinville, une fiction quotidienne de 5 minutes au format podcast. Créé par Arte Radio et spotted sur Mediarama, j’ai rarement vu un format aussi original sur ce format. Une belle preuve de diversification réussie.
2️⃣ YouTube ft
qui forment 50 organisations (ministères, ONG, institutions culturelles, etc.) et les aident à “pimper leur chaîne YouTube”. J’ai trouvé l’initiative incroyable, complètement en phase avec les besoins d’aujourd’hui. Un geste fort pour combler le fossé qui se creuse entre anciennes et nouvelles organisations.3️⃣
de Geronimo parle du pouvoir des histoires pour lutter contre la manipulation de l’information et les fake news. Il nous donne l’exemple de Peter McIndoe, un zinzin qui a réussi à faire avaler à plusieurs milliers de personnes que les oiseaux n’existaient pas. Avant de révéler au New York Times que c’était une farce. L’idée, pousser le public à remettre en question sa façon de consommer du contenu.Votre droit de vote pour la suite de l’Encrier.
Aujourd’hui, je n’ai pas de vote à vous proposer pour le prochain sujet, il est exceptionnellement déjà bouclé. Il s’agira du Drop The Bic n°3 avec un.e invité.e surprise que j’ai hâte de vous présenter ! D’ici là, je suis curieux d’avoir votre retour sur une question que je me pose depuis quelques mois déjà. À savoir, où en êtes-vous dans vos propres créations ? 😉
C’est déjà la fin de ce numéro.
Avant de partir, vous pouvez m’aider à propager l’Encrier, ça m’aide énormément.
Un immense merci à celles et ceux qui mettent déjà leur pierre à l’édifice, you rock ! 🙏
Et si vous souhaitez passer votre newsletter un cran au-dessus, vous pouvez aussi prendre un coaching avec moi ici.
Merci de m’avoir lu jusqu’ici, on se donne rendez-vous pour le prochain numéro dans 15 jours. D’ici là, prenez bien soin de vous !
Mathis 👋
Super post comme toujours 🙏 Merci également de m’avoir fait découvrir Geronimo (ps : moi aussi aucune pile d’assiettes ne me résiste 🤣).