Pourquoi créer une newsletter Hors Sujet ?
N°4 L'histoire de ma propre news : Premier Pourcent.
Vous lisez l’Encrier — le média qui analyse les stratégies des meilleures newsletters pour vous aider à développer la vôtre. Un lundi sur deux (with love). ❤️
Hello all,
Pour cette quatrième édition de l’Encrier j’aimerais vous raconter les coulisses du projet d’écriture le moins rentable de ma carrière.
Ce projet, c’est aussi celui qui me tient le plus à cœur : mon autre newsletter Premier Pourcent.
Certains d’entre vous la lisent déjà depuis un moment, d’autres la découvrent peut-être pour la première fois aujourd’hui. Le but de cette édition n’est pas d’en faire la promotion mais de vous partager toute la construction qu’il y a eue derrière : la genèse, le flou, l’organisation, les découvertes, l’évolution, les doutes et les surprises.
Si vous tenez une newsletter ou si vous hésitez à en lancer une, il se pourrait bien que cette édition soit faite pour vous.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, saviez-vous que vous pouvez :
Prendre une 1h avec moi pour débloquer une situation liée à votre newsletter.
Rendre visible vos projets auprès d’une audience nichée en sponsorisant l’Encrier.
Demander un audit personnalisé pour votre newsletter de marque (en répondant à ce mail).
Une idée hors sujet 🔵
Septembre 2022, je pars pour un voyage autour du monde sans billet retour. C’est un rêve qui me travaille depuis des années alors je suis aux anges. Je ne sais pas combien de temps ça va durer ni où je vais me rendre, mais je sais que je pars pour aller me chercher, pour mieux me connaître aussi.
Je m’apprête à vivre quelque chose de très intense, et je veux une trace de ce que j’aurais traversé : les aventures, mais surtout les émotions et les réflexions qui en auront découlé.
L’idée est prise : je documenterai tout sur une newsletter, pourtant un dernier point me gêne un peu. Ce genre de thématiques n’a aucun rapport avec ma communication pro, c’est con mais ça me fait hésiter :
“Tu vas brouiller ton positionnement.”
“À quoi ça sert d’y passer du temps si tu ne vends rien derrière ?”
“De toute façon, personne ne va te lire si tu racontes ta vie.”
Je finis par trancher : j’écrirai quand même.
Même s’il n’y a aucun objectif business, même si mes abonnés ne comprennent pas ce virage, même si j’y passe du temps. Au moins j’écrirais pour moi et puis qui sait, ça intéressait d’autres personnes.
Ça y est, Premier Pourcent est lancé et je n’ai aucune idée d’où j’ai mis les pieds.
Le concept est très simple, une édition est égale à un pourcent. Chaque mois je documente les réflexions qui jalonnent mon voyage. Pas de pression, pas de business, mais beaucoup de kif à l’écriture. La centième édition bouclera l’aventure.
Aujourd’hui, je suis rentré de ce long périple autour du monde et pourtant, Premier Pourcent continue d’avancer, mois après mois (à peu près). Le voyage est temporaire, l’aventure est continue.
Et au final, ce qui était une newsletter personnelle et désintéressée s’est avéré être un avantage très précieux dans mon activité pro.
Stratégie “tâtonnement” 🟡
J’ai testé beaucoup de choses avec cette newsletter. Elle a été mon laboratoire d’écriture pendant un petit moment. Un an et demi après son lancement, j’ai assez de recul pour vous partager deux trois trucs qui ont fonctionné.
1- Le concept Netflix
Premier Pourcent est pensé comme une série. Il y a un début, une suite et surtout une fin. Ce petit tour de passe-passe m’assure deux choses : l’attente du prochain épisode, le rattrapage des épisodes manqués.
2 - Le désintéressement
Beaucoup de gens fuient les newsletters comme on collerait un “Stop Pub” sur sa boîte aux lettres. L’e-mailing publicitaire de masse a fait des ravages dans les années 2000 et ça a créé pas mal de méfiance. Ne rien avoir à vendre est l’élément qui a rassuré et fidélisé mon audience. Je crois que ça a créé un environnement un peu safe où ils seront sûrs de ne pas tomber sur une pub mal placée. Je donne sans jamais rien demander.
3 - Les copains créateurs
Crée du contenu dans son coin c’est sympa, mais j’ai vraiment pris mon pied quand j’ai commencé à rencontrer d’autres personnes qui faisaient comme moi. En se recommandant mutuellement, on a croisé nos communautés et Premier Pourcent s’est fait connaître à plus grande échelle. Ça a été un hack qui m’a permis de grandir assez rapidement sans trop pousser la communication.
4 - Les clients alignés
En écrivant sur un thème hors sujet, je pensais tirer une balle dans le pied de ma boîte. Ça a été tout l’inverse : Premier Pourcent m’a permis de rencontrer des clients pépites avec lesquels je travaille encore aujourd’hui.
Ils ne m’ont pas contacté parce qu’ils avaient lu mes conseils d’écriture sur LinkedIn mais bien pour mes réflexions sur la notion du temps des Indonésiens ou sur l’art de l'art de coworker avec les moutons néo-zélandais. On se comprenait déjà et ça, ça en disait long sur la suite de notre collaboration.
Pour finir, il y a une dernière chose que j’ai apprise avec cette newsletter, et c’est peut-être la plus importante : peu importe ce que vous écrivez, une fois que vous l’avez envoyé ce n’est plus entre vos mains.
Les gens liront autre chose 🟢
En rentrant de voyage, j’ai écrit une édition qui s’appelait “15% - La virgule ou le point”. Dans ce texte, je parlais des différentes manières d’aborder la fin d’un cycle de vie important. Pour illustrer ça, j’ai raconté les phases que j’avais traversées à mon retour.
Je n’ai parlé que de voyage. Pourtant, une abonnée m’a confié que cette édition avait résonné chez elle parce qu’elle venait de se séparer d’une longue relation amoureuse. Une autre m’a remercié d’avoir mis des mots sur ce qu’elle vivait : ses filles venaient de quitter le foyer familial.
Fin d’un voyage, fin d’une relation, fin d’un toit commun.
Tous mes lecteurs ont reçu le même texte, aucun ne l’a lu de la même manière. Il y a une différence énorme entre ce qu’on envoie et ce que les gens lisent.
Quand j’ai compris ça, j’ai compris l’importance de documenter ce que je vivais de manière brute, sans anticiper la lecture.
Peu importe le sujet, peu importe le rapport avec nos autres projets, peu importe la perfection, peu importe ce qui “se fait” ou “ne se fait pas”.
L’objectif de l’écriture, c’est avant tout d’être son premier lecteur.
C’est déjà la fin de ce numéro.
Avant de partir, vous pouvez m’aider à propager l’Encrier, ça m’aide énormément. Un clic pour vous, un sacré coup de pouce pour moi.
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Un immense merci à celles et ceux qui mettent déjà leur pierre à l’édifice, you rock ! 🙏
PS : Vous souhaitez profiter de l’été pour passer votre newsletter un cran au dessus, vous pouvez aussi prendre une heure avec moi ici.
Merci de m’avoir lu jusqu’ici, on se donne rendez-vous pour le prochain numéro dans 15 jours. D’ici là, prenez bien soin de vous !
Mathis 👋
Merci pour le partage 🙏
Bah écoute je connaissais pas du tout tes newsletters !
Et pour être honnête, je suis content de tomber sur un français ici 😂
Hors sujet à l’air hyper intéressant, je m’abonne et je vais commencer à lire tout ça petit à petit.
Bravo pour ce que tu fais jusqu’à maintenant 👏 et je trouve que tu écris très bien ✌️
Merci pour le partage d'expérience. Effectivement, quand on découvre les newsletters, on se demande vite à quel moment on va écrire la sienne... La ligne éditoriale est le grand questionnement. Parler de soi ou parler de tout est une option.