J’ai contacté
il y a quelques mois, j’avais besoin de comprendre.Julien écrit la newsletter Screenbreak — un média sur lequel il documente toutes ses découvertes et apprentissages au sujet de l’hyperconnexion.
Je le lis depuis des mois.
Pour le fond d’abord et parce que je me considère malgré moi comme quelqu’un d’hyper connecté. Ces éditions m’aident à comprendre les mécanismes de ce sujet pour mieux les appréhender.
Mais je le lis aussi pour la forme et la stratégie innovante qu’il met en place pour décupler son message.
Le petit hack de Julien ?
Vous pouvez lire ses textes sur sa newsletter, mais aussi sur celles des autres. Et c’est là où réside le génie.
Julien utilise le modèle du “featuring” appliquée aux newsletters. C’est rare, et ça cartonne.
Dans ce 19ème numéro de l’Encrier, j’ai interviewé Julien pour qu’il nous parle de Screenbreak. Pour comprendre la genèse de son projet, sa vision, sa stratégie, son approche. Vous y trouverez, j’espère, beaucoup de clés pour votre propre média.
Bonne lecture,
Mathis.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, saviez-vous que vous pouvez :
Prendre une 1h avec moi pour débloquer une situation liée à votre newsletter.
Demander un audit personnalisé pour votre newsletter de marque (en répondant à ce mail).
Rendre visible vos projets auprès d’une audience nichée en sponsorisant l’Encrier.
J’interviewe pour vous — et à l’écrit — les créateurs et créatrices qui font le futur de l’écriture sur internet.
Mathis - Lundi 1er juillet, 12h16 - Lyon
Salut Julien et bienvenue dans cet épisode de Drop The Bic. 🖊️
Je suis très content de te recevoir aujourd’hui, depuis le temps que je voulais t’inviter. Tu écris une des rares newsletters que je ne manque jamais : Screenbreak. Un média d’utilité publique dans lequel tu explores l'impact des écrans sur nos vies et nous donnes des clés pour nous aider à avoir une approche saine et intentionnelle des écrans.
J’y apprends toujours quelque chose et certains de tes passages me reviennent quand je suis confronté à une situation que tu as décrite : quand tu parles de solitude, de mauvaise posture, de peur du vide ou de temps libre, entre autres.
Entrons dans le vif du sujet : je sais que tu passes un temps fou à écrire Screenbreak, et ça se ressent dans la pertinence de tes éditions. Quelle est la genèse de ton média et d’où te vient cette conviction forte de traiter ce sujet en profondeur ?
Julien - Mercredi 3 juillet à 8h30 - Paris
Salut Mathis, merci de me recevoir ! Je suis un fervent lecteur de l'Encrier donc ça me fait très plaisir.
Pour te parler de la genèse de mon projet, ma prise de conscience des enjeux de l'hyperconnexion vient de la lecture de « La civilisation du poisson rouge » de Bruno Patino il y a quelques années. Il m'a confronté à une réalité qui, bien que stupéfiante, ne m'a pas vraiment surpris.
En à peine 15 ans, tout a changé dans notre manière de communiquer, de consommer du contenu, de travailler, de gérer notre temps libre. Je me suis rendu compte que les écrans étaient arrivés avec fracas, mais sans aucun mode d'emploi.
Résultat : une perte de contrôle flagrante face à l'économie de l'attention. J'étais le premier concerné, avec la sensation de perdre beaucoup de temps sur les réseaux, de ne plus arriver à me concentrer longtemps, de m'épuiser mentalement.
En creusant, j'ai vite compris que c'était le cas d'une majorité de personnes. Partout, au bureau, dans la rue, au restaurant, je voyais des symptômes évidents de cette épidémie d'hyperconnexion.
Physiquement présents, souvent mentalement distants, submergés par une marée incessante de notifications et d'informations et checkant leur téléphone toutes les 2 minutes par réflexe.
J'ai eu envie de comprendre à la fois le problème, les différents impacts et les solutions possibles. Puis de partager mes trouvailles.
Il n'y avait pas de voix en France qui creusait en profondeur et vulgarisait tout cela. Notamment ce qui se passe réellement dans notre cerveau.
Comme j'ai toujours eu un goût prononcé pour l'écriture, je me suis dit que la newsletter était le format idéal. On peut aller dans la nuance, le détail, des choses qui manquent aujourd'hui dans le royaume du contenu court.
Mathis - Jeudi 4 juillet à 16h36 - Lyon
Je vois, tu as plongé dans ce sujet d’abord pour améliorer ton propre quotidien. Ensuite seulement, tu l’as partagé au “monde”. C’est une approche saine de la création que je retrouve chez beaucoup d’auteurs de newsletter : explorer par curiosité, partager par utilité.
C’est comme ça que fonctionne Guillaume Fourdinier avec Le Plongeoir notamment.
Pour rester sur le fond de ScreenBreak, j’aimerais qu’on parle un peu du contenu et de ton approche. Comme on le disait, les enjeux de l’hyperconnexion sont un peu le mal de notre société. Lire tes éditions sur le sujet tous les 15 jours devrait donc nous affoler un peu. Pourtant, quand je finis chacun de tes textes, je ne me sens jamais alarmé ou dans un mauvais mood — au contraire, je dirais que j’ai un boost d’énergie pour “aller dans le bon sens”.
Comment fais-tu pour traiter le sujet grave de l’hyperconnexion sans pour autant stagner dans le pessimisme ?
Julien - Lundi 8 juillet à 17h14 - Paris
Je suis ravi que tu ressortes de chaque édition avec du positif car c'est exactement le but. Dès le début, l'idée était de traiter ce sujet avec gravité mais sans moraliser, en axant le message sur des perspectives positives et des solutions réalisables.
Il est facile avec cette thématique de dramatiser ou de ne faire qu'alerter et lister les nombreuses conséquences de l'hyperconnexion.
Je pense pourtant que c'est contre-productif si ce n'est pas accompagné de réflexions constructives pour mieux vivre avec la technologie.
Mon positionnement avec Screenbreak est plutôt celui d'un patient-expert, d'un explorateur. Je partage des infos factuelles mais aussi mes propres pensées, doutes et expériences personnelles.
La prise de conscience est le point de départ, et elle n'apparaît pas avec des règles et des consignes dévoilées de manière brute. Elle doit venir d'une « inception », d'une graine qui est plantée dans l'esprit et qui nous pousse à réexaminer nos actions. C'est ce que je cherche à faire éclore chez les lecteurs.
C'est pour cela que je ne parle pas seulement des écrans et du numérique dans la newsletter. J'essaie d'aller au-delà en parlant de la valeur de notre temps libre, et de ce que l'on en fait.
Mathis - Mardi 9 juillet à 16h39 - Lyon
C’est très imagée comme vision, j’adore.
Cette vision d’ailleurs, je sais que tu ne la propages pas uniquement sur Screenbreak. J’ai vu que tu co-créais des articles avec d’autres auteurs de newsletters aux thématiques connexes. Je pense notamment à “Aux abonnés absents” (avec Marie Dollé), à “Votre attention svp” (avec Noémie Aubron), ou encore “Impact des écrans : le mal du siècle ?” (avec Guillaume Fourdinier).
C’est win-win : eux bénéficient de ton contenu et de ton expertise. Toi, tu bénéficies d’une plus grande visibilité grâce à leur audience.
Le featuring entre plusieurs créateurs n’est pas un truc nouveau. On l’a vu dans beaucoup d’autres domaines : la musique, YouTube, les podcasts, la collaboration de marques, etc. Pourtant, rares sont ceux, en France, qui l’expérimentent sur les newsletters.
Comment fais-tu pour mettre en place cette stratégie et pourquoi t’être lancé sur ce créneau ?
Julien - Mercredi 10 juillet à 10h24 - Jonköping, Suède
Pour être honnête, je brainstormais beaucoup pour trouver des leviers de croissance à ma newsletter. Mais je voulais des idées qui amèneraient des abonnés très qualifiés. L'ambition n'était pas de trouver des hacks pour amasser des tonnes d'adresses mails qui ne seraient jamais engagées avec mon contenu.
J'ai donc trouvé ça logique de discuter avec les newsletters avec qui Screenbreak avait des intérêts communs, et voir comment on pouvait travailler ensemble. Finalement, le schéma coulait de source. Étant une plus petite newsletter et plus « spécialiste », cela faisait sens d'apporter un contenu précis et profond à une newsletter généraliste.
Je dirais même que c'est un win-win-win, un triptyque gagnant. Les créateurs partenaires bénéficient d'une expertise et d'un gain de temps pour une de leurs éditions. De mon côté, je bénéficie d'une visibilité accrue. Et enfin, les lecteurs perçoivent plus de valeur avec un contenu encore plus pointu, réfléchi, et travaillé à 4 mains.
Pour Noémie de Futur(s) et Marie d'In Bed With Tech, on s'est rencontrés physiquement et ça a matché, on a directement eu envie de collaborer ensemble. Pour Guillaume du Plongeoir, petite anecdote. Il avait écrit une édition sur la santé mentale et je lui avais envoyé un message avec une liste de ressources pour l'aider à compléter son édition. Les enjeux, les chiffres, les solutions.
De la valeur qu'il a appréciée et qui l'a mené à me proposer de collaborer sur une future édition du Plongeoir dédiée à l'impact des écrans.
Il est facile de rester dans son coin quand on écrit. Je pense qu'il ne faut pas avoir peur du collectif, c'est cool, c'est plus humain et c'est un exercice stimulant !
Mathis - Jeudi 11 juillet à 12h04 - Lyon
Je ne peux qu’être d’accord avec ça. La création de contenu est un jeu collectif qui apporte souvent de belles surprises.
J’imagine que les nouveaux lecteurs qui viennent s’abonner à Screenbreak suite à un article co-écrit sont très qualifiés. Ils viennent d’une recommandation de créateurs qu’ils apprécient et qui se portent aussi “garants” de ton contenu. Ça vaut 1000 abonnés provenant d’une pub sur insta ;).
Dernière question, plutôt sur la suite.
On a un peu échangé en off, je sais que tu as l’ambition de dépasser la newsletter pour créer un vrai média pour Screenbreak. Pour cela, tu as récemment lancé un podcast du même nom et tu t’es associé avec Ludovic Simon.
Est-ce que tu peux me parler de ce que tu imagines pour la suite de Screenbreak ?
Julien - Jeudi 11 juillet à 19h39 - Jonköping, Suède
En effet, la newsletter a posé la première pierre. J'ai rencontré Ludovic qui avait pour ambition de lancer un podcast sur le sujet. On s'est dit que ce serait génial de le mettre sous l'égide de Screenbreak et de pouvoir aller plus loin, à deux.
Nous avons lancé le podcast il y a deux mois, on a déjà enregistré presque une dizaine d'épisodes, et publié quatre.
Le podcast est un format très complémentaire à la newsletter car il permet de donner la parole à des gens qui agissent, d'approfondir les discussions et les réflexions. Et puis évidemment, on peut écouter le podcast sans regarder son écran, ce qui ne gâche rien quand on parle de déconnexion.
L'idée est de faire du média Screenbreak une voix qui compte sur ce sujet qui concerne tout le monde.
Pour la suite, honnêtement rien n'est précisément défini, le sujet étant encore très émergent et donc les modèles économiques aussi.
Avec Ludovic, on s'est rendu compte que la question qui nous animait le plus était celle-ci : une fois qu'on a réduit son temps d'écran, qu'est-ce que l'on fait de ce temps gagné pour qu'il nous élève ?
C'est sur cela qu'on a envie de travailler. Pour ça, les possibilités sont infinies. C'est excitant !
De l’inspiration à la louche — 3 trucs cools récemment publiés sur la toile.
1️⃣
et parlent de la force des newsletters pour développer sa propre communauté. 23 minutes passionnantes.2️⃣ Retour d’expérience sur l’organisation de mon tout premier co-living pour créateurs (spoiler : c’était fou, et il y en aura d’autres).
3️⃣ Encore un peu d’auto promo (👀), je fête cette semaine mes tous premiers passages podcasts. C’est Marine Aubonnet qui m’a tendue le micro de La Cohorte. Vous pouvez écouter le premier ici et le second là. Soyez indulgents. 😉
Votre droit de vote pour la suite de l’Encrier.
🦦 1. S’associer à d’autres newsletters — le cas de “SEO sans migraine” d’Amandine Bart.
🌲 2. Les coulisses de mon premier coliving de créateurs.
🧲 3. L’art des Lead Magnets, et comment les plus gros créateurs les manient.
C’est déjà la fin de ce numéro.
Avant de partir, vous pouvez m’aider à propager l’Encrier, ça m’aide énormément. Un clic pour vous, un sacré coup de pouce pour moi.
👉 Pour partager ma newsletter à d’autres créateurs, vous pouvez faire suivre ce lien.
Un immense merci à celles et ceux qui mettent déjà leur pierre à l’édifice, you rock ! 🙏
PS : Pour celles et ceux qui souhaitent profiter de l’été pour passer leur newsletter un cran au-dessus, vous pouvez aussi prendre une heure avec moi ici. Je mettrai toute mon expertise au service de votre newsletter pour qu’on l’emmène ensemble sur la Lune. Il me reste 2 places pour le mois d’août.
Merci de m’avoir lu jusqu’ici, on se donne rendez-vous pour le prochain numéro dans 15 jours. D’ici là, prenez bien soin de vous !
Mathis 👋
Merci pour l'invitation cher Mathis ! Exercice trop sympa :)